Risible Pascal Bruckner !

On le sait une œuvre s'éprouve par le temps. Il ne fait pas de doute que celle du roitelet de l'essaiysme à la française, je veux parler de Pascal Bruckner, a bien mal vieilli. Il n'a pourtant cessé de fournir aux demi savants hexagonaux, qui aiment à jacasser comme on le sait, des formules qui permettaient de recoder utilement l'idéologie la plus conservatrice. Comme pour ses compagnons de « nouvelle philosophie », son style relève de l’esthétique de marketing la plus racoleuse. Quant au contenu, car il y a du contenu aussi étonnant que cela puisse paraître, oscillant entre mercenariat et opportunisme, il embrasse les lumières de l'air du temps dans ce qu'elles ont de plus réactionnaires, de plus proches de la pensée dominante. Le risible d'une telle œuvre résidant dans le fait que le présent se plaît à démentir outrageusement les fanfaronnades prophétiques du pitre, du grand contempteur des « athlètes de la contrition ». Ainsi la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud ... ont pris bonne note de si définitives vérités. Tandis que les « Révolutions arabes », elles, n'en dorment plus de la nuit, ne sachant si elles correspondent ou non à une telle esquisse...

« Chaque fois qu'au nom de la négritude, des Védas, du socialisme incaïque, de l'hispanité ou du Coran, on récuse les principes démocratiques comme entachés de la souillure impérialiste, c'est en général pour en revenir à des formes de despotisme que la tradition démocratique a déjà intégrées et combattues. En opposant rageusement son héritage religieux à la pensée scientifico-technique, le Tiers-monde reste bien le dernier bastion de la pensée morte et adopte des valeurs, des doctrines, des idéologies que l'Europe a déjà expérimentées et rejetées. Le mirage du dépassement n'est qu'un prétexte à déchaîner la violence et à bafouer les peuples. Ainsi d'une sous-vulgate marxiste, d'un intégrisme sans faille, hybrides monstrueux retombant dans les travers que l'Europe a déjà empruntés, avec l'idée que cela fait partie de l'arsenal anti-européen. A vouloir « dépasser » l'Europe selon le risible projet de Frantz Fanon, on sombre dans la reproduction inconsciente des formes les plus dégradées des sociétés industrielles. Il n'y a pas d’au-delà de la démocratie. Peuples du tiers-monde, encore un peu plus d'Occident, pour devenir vraiment vous-mêmes !» (Pascal Bruckner, Le sanglot de l'homme blanc)

P.S. : Il est également celui qui, dans le même ouvrage, a popularisé en France, en 1983, avant Jean-Marie Le Pen et la Nouvelle Droite, le concept de « racisme anti-blanc » : « Et comment ne pas avoir la plus grande méfiance, le plus grand dégoût vis-à-vis de tout mouvement, toute révolte qui proclame son anti-occidentalisme à priori et prend le caractère macabre d'une croisade raciale contre l'homme blanc ? Quand l'ONU inscrira-t-elle l'anti-occidentalisme et le racisme anti-blanc au rang de crime contre l'humanité ? »

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